Belle de jour, le désir en toutes lettres
Des rues du XVIème arrondissement de Paris, c’est l’hiver. Des femmes marchent, elles s’approchent d’un immeuble puis y pénètrent les unes après les autres.
Dans un bel appartement au charme un peu suranné, un roman à la main, elles lisent à voix haute des extraits, les commentent et s’engagent dans des récits personnels auquel les scènes du livre font écho ou contrepoint. Ce roman, c’est Belle de Jour, de Joseph Kessel, paru il y a un siècle, et ces femmes sont toutes d’anciennes ou actuelles travailleuses du sexe. Chacune à leur tour elles réagissent à ce récit d’une femme bourgeoise, mariée et amoureuse, qui se livre à la prostitution de manière volontaire, avec un fort penchant pour les pratiques de soumission.
Navigant entre leurs expériences intimes et celles que les clients partagent avec elles, elles mettent au jour le véritable sujet du livre : le désir masculin.
Comme un retour à l’envoyeur, donnons à lire Belle de Jour à des « spécialistes », et voyons ce que ce roman peut nous apprendre sur le conflit entre les fantasmes et la réalité, entre les désirs et les actes, entre les sentiments et la sexualité.